La vigilance des casinos, tant en ligne qu’en physique, est primordiale pour assurer la sécurité et l’intégrité des jeux d’argent. Elle implique des mesures strictes de vérification de l’identité, la prévention de la fraude et du blanchiment d’argent, ainsi que la promotion du jeu responsable. Les opérateurs de casinos mettent en œuvre des technologies avancées pour surveiller les comportements suspects et protéger les données des utilisateurs. Cette rigueur garantit une expérience de jeu équitable et sûre pour tous les participants, renforçant la confiance dans l’industrie du jeu.
Al Capone a forgé le concept de “blanchiment d’argent” par son réseau de blanchisseries qui recyclait l’argent des activités de la pègre.
Depuis 2019, en Australie,Crown Resort est impliqué dans des scandales judiciaires de blanchiment d’argent dans ses casinos de Melbourne et Pearth.
Des situations similaires peuvent-elles se produire dans l’Hexagone ? Comment la veille de l’État sur l’activité des casinos terrestres et les jeux en ligne réduit ce risque, en France ?
Las Vegas, Macao, Melbourne, tapis vert des Mafias ?
La prostitution et les organisations mafieuses ont créé et développé Las Vegas. Les casinos du Nevada permettaient de blanchir les millions accumulés par la mafia. En Asie, l’ombre des triades s’agite derrière le gigantisme de Macao et on devine leurs traces dans l’affaire de Crown Resort.
En France, le droit pénal du jeu, paradoxalement, préserve les citoyens de l’addiction et de la fraude, mais aussi les intérêts de l’État qui en tire des ressources considérables.
Incursions des Renseignements Territoriaux
Ces législations successives ont permis d’endiguer la pénétration du crime organisé dans ce secteur. Chaque mois, les Renseignements Territoriaux inspectent minutieusement le moindre recoin de tout casino, la validité des jetons et plaques et vérifient le respect du seuil de tolérance de 2.000 € d’argent liquide aux tables de jeu. S’il y a blanchiment, il ne peut être ni organisé ni massif.
Un personnel trié sur le volet
Le recrutement du personnel incombe aux directeurs des casinos et des Cercles de jeux. Chaque agent reçoit l’agrément du ministère de l’Intérieur, après enquête des renseignements territoriaux du département.La nomination des directeurs dépend d’une enquête de moralité.À tout moment, la police peut retirer ces habilitations, suite à une plainte ou un rapport défavorable des RT.
Des formations sur mesure signées Tracfin
Tout est réglé jusqu’au moindre détail : les vêtements des croupiers ne peuvent posséder ni poches ni revers aux pantalons. Le Traitement du renseignement et d’action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin) déploie des formations de référent de casino sur l’addiction et la lutte contre le blanchiment d’argent.
Les casinos de la Côte d’Azur dans le viseur de la Camorra
Ces exigences datent de fin 1980 : la Camorra tentait alors de prendre le contrôle du casino de Menton, dissimulée derrière une Société écran (la Sofextour). Tous les actionnaires étaient des prête-noms, contrôlés par un collaborateur de Michele Zaza, des résidents monégasques et des représentants du milieu corse, dont des lieutenants d’Antoine Guérini. Le projet est démantelé.La fermeture en 1988, 1989 et 1991 de quatre casinos dans l’hexagone a sans doute parachevé ce travail.S’il persiste des soupçons de mouvements de capitaux suspects, la concentration entre les mains de quatre grands groupes, leur arrivée en Bourse, sont des facteurs d’assainissement de cette profession.
Quand trafics et politique faisaient bon ménage
Des activités mafieuses doublées de trafic d’influence politique ont défrayé la chronique, lors du financement occulte d’un parti comme le RPF de Charles Pasqua. Ce Ministre a travaillé chez Ricard afin de développer la filière marocaine de la cocaïne.
« Lors du démantèlement de la « French Connection » (1971), la presse cite les noms de Jean-Charles Marchiani et de Charles Pasqua. Jean Venturi était le distributeur en Amérique du Nord du pastis Ricard, statut qui lui servait de couverture pour l’importation d’héroïne provenant de Marseille. Son supérieur hiérarchique était alors Charles Pasqua. Pernod-Ricard servait de couverture aux services spéciaux français, pour le trafic de drogue comme pour le reste ».
Le Casino d’Annemasse
En 1993, pour une bouchée de pain, un proche de Pasqua acquiert le projet du casino d’Annemasse (frontière suisse) et l’autorisation d’exploitation en avril 1994, délivrée par Charles Pasqua (contre l’avis de la commission supérieure des jeux !). Le bénéficiaire revend l’établissement pour 100 MF (20 millions d’euros) au groupe Aaron (Promoteur, ancien du même réseau de résistance que Charles Pasqua).
Il ne suffisait donc pas de contrer l’intrusion de l’argent de la pègre dans les casinos. D’autres dérives dangereuses peuvent se produire à tout instant, justifiant pleinement la vigilance des autorités.
Traçabilité et transparence
La loi impose une obligation de vigilance sur les jeux en ligne : les opérateurs doivent identifier les clients à l’ouverture d’un compte individuel, retrace les mises et les gains, les mouvements qui leur sont liés ainsi que le solde des avoirs du joueur. Les opérateurs sont soumis à une obligation déclarative de soupçon au service Tracfin.
Au niveau international, les services de police ont confié à Interpol la mise en place d’une task force d’échanges de renseignements sur les matches truqués, afin d’unifier des méthodes d’intervention. Le football, déjà objet d’actions mafieuses à l’Est et en Asie, a servi de base aux premiers échanges en 2011 : opération socca en 2007 et 2008 et la Bundeskriminalamt intervenant sur onze matches truqués en 2009, qui impliquait le crime organisé croate et chinois.
Cette lutte contre le blanchiment et le trucage, fondée sur le recueil de renseignements, est sisyphéenne et ne tolère aucune baisse de l’attention…